Discussions, rencontres et découvertes au Festival des Libertés

Du 19 au 28 octobre 2017 s’est déroulé le Festival des Libertés au Théâtre National. Un festival qui veut se faire le témoin de la situation des droits et des libertés, inciter à la résistance et promouvoir la solidarité. Cette année a eu pour thématique « Le système ».

Une dizaine de jours durant laquelle Bruxelles a foisonné d’expositions, de théâtre, de débats et de concerts. Un superbe programme qui invite à la discussion, aux rencontres et aux découvertes artistiques. Avec une programmation éclectique, le festival a attiré un large public, faisant salles combles pour la plupart des concerts dont Chinese Man et Puggy que nous sommes venus découvrir.

Le jeudi 26 Octobre, nous avons eu le plaisir de vibrer aux sons du collectif sino-marseillais.

Quand on entre dans l’univers du label Chinese Man Records, on a du mal à s’y retrouver tellement les collaborations et les productions sont nombreuses.

Fondé en 2004 entre Aix-en Provence, Marseille et le Mont Wu Tang, le label indépendant Chinese Man Records va alors regrouper producteurs, beatmakers, djs, graphistes, vidéastes. L’idée de Chinese man ( l’homme chinois ), en tant que maître zen, est d’envoyer ses disciples afin de répandre l’esprit zen partout dans le monde. Le groupe Chinese Man verra le jour en 2005, porté par ce label. Sa création s’accompagnera de la sortie de son premier maxi vinyle The Pandi Groove EP. Depuis, le groupe ne cesse d’enchaîner concerts et festivals avec leur musique hip hop electro.

Chinese Man c’est donc une scène live composée de deux djs et un beatmaker : Zé Mateo, High Ku et SLY. Mais c’est également un univers graphique. Depuis ses débuts, le collectif Chinese Man Records produit et réalise ses propres vidéos clips. Des images dynamiques, qui nous font entrer dans un environnement souvent dessin animé dont Shikantaza le dernier opus, qui nous a charmé.

Ils proposent désormais un live qui entrecroise vidéos, platines, machines et chant. Un mélange musical et visuel qui fonctionne à merveille.

Avec Chinese man, on danse, on regarde et on se laisse porter par le gros son électro aux multiples influences : funk, dub, musiques traditionnelles. On regrette juste parfois l’enchaînement des morceaux rythmé par la vidéo ; ce qui ne laisse pas la place à l’improvisation. Parfois on aurait envie que l’ambiance puisse monter à son comble. Mais cela n’a en rien enlevé au climat festif de la soirée durant laquelle le public s’est laissé embarquer par le groove de cette musique singulière.

Pour ce live, trois chanteurs rap étaient leurs invités. Ils ont su entraîner le public de leurs voix graves. En bref, Chinese Man c’est du lourd.

Vendredi 27 octobre, c’était au groupe Puggy d’être programmé. Nous voilà transposés dans un tout autre univers musical. Puggy est un groupe de musique composé du chanteur-guitariste anglais Matthew Irons, du bassiste français Romain Descampe et du batteur suédois Egil « Ziggy » Franzén. Fondé en 2005 à Bruxelles, le groupe propose un mélange entre la pop et le rock acoustique. Leur premier album Dubois Died Today sort en 2007. Ils sont dernièrement à l’origine de la bande originale du film Bigfoot junior sorti en 2017.

Aujourd’hui, le groupe clôturait au Festival des Libertés la tournée de leur dernier album Colours sorti en 2016. Une fin célébrait en beauté à Bruxelles.

Ces trois dandys au sourire éclatant, habillés de vestes aux teintes colorées semblaient en pleine forme pour leur dernière date de tournée. Le public ne l’était pas moins, réservant un accueil très chaleureux, voire hystérique au groupe. Criant « Puggy » ou frappant des pieds en ovation à chaque fin de musique ou reprenant à l’unisson avec le groupe I need you, prévoyant ainsi un bel avenir au groupe qui semble avoir trouvé son public. Un public qui d’ailleurs rassemble toutes les générations confondues.

Ils étaient accompagné pour l’occasion des huit chanteurs du groupe gospel dirigé par Didier Likeng : Gospel Wings. Une rencontre qui nous a ravi malgré que nous aurions aimé que leurs voix soient plus mises en valeur. Cette exploration, toute récente, mérite selon nous d’être poursuivie car elle enrichit le groupe d’un univers soul tout à fait plaisant. Voici donc une musique que l’on s’imagine bien emporter sur les routes des vacances.

A propos Celine Pagniez 12 Articles
Journaliste du Suricate Magazine