Délivre-nous du mal de Scott Derrickson

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Délivre-nous du mal

de Scott Derrickson

Thriller, Epouvante-Horreur

Avec Eric Bana, Edgar Ramírez, Olivia Munn, Chris Coy, Dorian Missick

Sorti le 10 septembre 2014

À la genèse de ce film d’horreur américain, il y a un livre : Beware the night écrit par Lisa Collier Cool et Ralph Sarchie, ancien policier new-yorkais rompu aux horreurs des bas-fonds de la ville.

Plus de dix ans, c’est le temps d’attente qu’il aura fallu à l’officier Sarchie pour découvrir ses aventures dans le Bronx portées à l’écran par le réalisateur Scott Derrickson. En effet, ce nouveau thriller horrifique reprend plusieurs situations paranormales – soi-disant bien réelles – auxquelles le détective aurait été confronté durant sa carrière professionnelle.

L’histoire débute avec une séquence se déroulant lors de la guerre en Irak. Trois G.I. se retrouvent dans une grotte et assistent à une scène a priori terrifiante qu’on ne verra pas. S’ensuit une enquête policière dans le Bronx aussi poisseuse que pluvieuse qui aboutira à la collaboration d’un séduisant prêtre au passé pas très catholique (Edgard Ramirez) et d’un flic (Eric Bana) qui sue sang et eau pour vaincre des forces diaboliques dans une sombre affaire de meurtre. Affaire dans laquelle il deviendra d’ailleurs peu à peu la première victime.

Avec un scénario trop linéaire, le réalisateur Derrickson, qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de thrillers d’épouvante (Sinister, L’exorcisme d’Emily Rose), nous sert une histoire de possession bien dans la tradition. Au programme : du found footage évidemment, des rires sataniques, des corps sanguinolents, des animaux sauvages et, bien sûr, des bouges sordides. Le script n’est donc pas d’une fracassante originalité. Heureusement, l’atmosphère du film est oppressante ; certaines scènes efficaces nous font bel et bien frissonner (notamment dans la chambre de la fille de Sarchie). En forçant, cependant, systématiquement le trait pour répondre aux canons hollywoodiens, le cinéaste égrène un chapelet de situations improbables qui ont tendance, en plus, à se répéter péniblement.

Mais pour tout dire, ce qui nous dérange le plus dans cette histoire de possession hyper-formatée, ce n’est pas tant l’exploitation de toutes les ficelles du  « code de l’horreur » mais plutôt le prêchi prêcha religieux dans lequel elle finit par s’enliser.

Depuis L’exorciste de William Friedkin réalisé en 1973, nombreux sont les films qui ont puisé dans le répertoire « vade retro, satanas » sans réussir à égaler l’œuvre satanique culte. Péchant par manque d’inspiration, ils ont réussi tout au plus à rassembler des fidèles convertis au genre depuis longtemps. Nul doute que Délivre-nous du mal ouvrira ses portes au même type de public.

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