Débarquement Immédiat, une comédie low cost

debarquement immediat poster

Débarquement Immédiat

de Philippe de Chauveron

Comédie

Avec Ary Abittan, Medi Sadoun, Cyril Lecomte

Sorti le 13 juillet 2016

En plein Paris, un sans-papiers algérien décide de voler les papiers d’un réfugié afghan afin de pouvoir rester en France. Rattrapé par la police pour des faits qu’il ignore, l’homme explique qu’il n’est pas celui qu’on croit. Peu importe, le présumé Karzaoui est expulsé dans son pays. Mais le voyage en avion ne va pas se passer comme prévu.

Deux ans après la déferlante Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, Philippe de Chauveron était attendu au tournant. De fait, avec ses douze millions d’entrées, la comédie bien-pensante de l’année 2014 laissait présager au cinéaste une belle carrière cinématographique, tant le décollage était maîtrisé. Pourtant, si on attendait du commandant de Chauveron un vol sans encombre, force est de constater que son nouveau film est plutôt une grosse zone de turbulences.

À la lecture du synopsis, tout partait bien pour Débarquement Immédiat : un quiproquo amusant avec une critique de la politique migratoire en toile de fond, et un duo d’acteurs tout droit sorti de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?. Quoi de mieux en effet que de revoir Ary Abittan et Medi Sadoun dans des rôles sensiblement identiques à ceux qu’ils incarnaient dans le film précité ?

Mais voilà, après quelques secondes de bobine, le pastiche qui avait fait la force de la précédente réalisation de Philippe de Chauveron laisse place aux stéréotypes culturels, langagiers et gestuels qui font basculer les acteurs dans un registre humoristique peu envié, celui du contre-pitre. Accents exacerbés, mimiques surjouées, personnages survoltés et dialogues fermés sont autant d’éléments inutiles qui viennent s’imbriquer aléatoirement dans un scénario pauvre et incohérent. Alors qu’on s’attendait à ce que Philippe de Chauveron dépoussière avec originalité Le Boulet d’Alain Berbérian et Frédéric Forestier, on était loin de s’imaginer qu’il en retirerait juste une polysémie.

En résumé, à vouloir trop en faire (ou trop en dire), Philippe de Chauveron nous sert ici une comédie indigeste, même si pleine de bons sentiments. Une plus grande finesse dans l’humour et un jeu d’acteur plus sobre (plus humble ?) auraient donné un tout autre résultat.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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