Le Correspondant, un film qui s’écrase sur les poncifs du genre

le correspondant poster

Le Correspondant

de Jean-Michel Ben Soussan

Comédie

Avec Jimmy Labeeu, Sophie Mousel, Charles Berling

Sorti le 24 août 2016

La recette du film pour ados

Pour faire un bon film pour ados, nul besoin de faire dans la subtilité, les ingrédients suivants suffisent pour les satisfaire :

– les poncifs sur l’adolescence (popularité, puberté, acné, masturbation, problèmes familiaux…)
– une intrigue recyclée de chez AB Productions à l’époque de Premiers Baisers
– des retournements de situations pour palier à la pauvreté de l’intrigue
– atteindre le point Godwin à moins de 15 minutes de film (on a le droit, Le Correspondant aborde en toute subtilité l’amitié franco-allemande…)

Résultat :

Malo (Jimmy Labeu) et Stéphane (Léon Plazol) sont deux lycéens losers et boutonneux. Afin de gravir les échelons de la chaîne alimentaire et s’extirper de la caste des intouchables de cour de récré, ils décident d’accueillir au sein de leur famille respective un correspondant allemand (si possible de sexe féminin) pour, au mieux, sortir avec et aspirer à un avenir meilleur. Manque de pot pour Malo, la correspondante Sasha (Sophie Mousel), une gothique sociopathe, va lui faire vivre un véritable enfer.

Le casting a été confié au service marketing

Film pour ados oblige, c’est Jimmy Labeu qui tient le rôle principal du film. Jeune youtubeur belge aux vidéos indescriptibles, Jimmy Labeu porte tant bien que mal un film aux répliques bien trop attendues délivrées sans réelle conviction. La pauvreté de l’écriture ne parvient notamment pas à effacer un des écueils du film : le manque d’alchimie entre les comédiens. La famille que sont censés constituer Jimmy Labeu, Charles Berling et Sylvie Testud à l’écran ne fonctionne pas. Le choix des comédiens semble avoir été laissé au service marketing de la production afin d’appâter deux publics distincts : les ados et les parents. Difficile dès lors pour le spectateur d’adhérer à un univers décharné, sans tendresse, ni sympathie.

Le monde merveilleux de Jean-Michel Ben Soussan

Connu surtout en tant que réalisateur principal de la série Soda, Jean-Michel Ben Soussan peine à contenir un scénario bien trop morcelé où les narrations se croisent mais ne se répondent pas. Les enjeux sont multiples et éparses (l’adolescent en manque de reconnaissance, un père au foyer délaissé, une mère accro au travail etc.) auxquels il manque un réel liant pour créer une véritable atmosphère. On regrette l’utilisation des clichés et des stéréotypes qui montrent bien que Le Correspondant n’a rien compris à l’adolescence.

La maladresse

En voulant créer une ville et un espace imaginaire (rien n’identifie réellement la ville, ni même le pays où on est), le casting a pris soin de diversifier la couleur de cheveux des comédiens (bruns, blonds et roux) mais pas celui de la peau. Pour un film qui s’adresse à  tous les jeunes, faut avouer que ça fait un peu tâche.

A propos Nathanael Sakai 13 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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