Corps étranger de Krzysztof Zanussi

corps etranger poster

Corps étranger

de Krzysztof Zanussi

Drame, Romance

Avec Riccardo Leonelli, Agnieszka Grochowska, Agata Buzek

Angelo (Riccardo Leonelli) rencontre Kasia (Agata Buzek) dans un groupe de prière. Mais leur avenir est compromis quand celle-ci prend la décision de consacrer sa vie au Christ. Dévasté par la perte de son grand amour et sous l’impulsion du père de Kasia tout aussi bouleversé, Angelo décide de la suivre à Varsovie, bien décidé à la raisonner. Il prend alors un emploi près du monastère où Kasia doit passer sa première année de novice. Là, il travaille pour une grosse société où sa supérieure, Kris (Agnieszka Grochowska), est une dominatrice qui utilise son pouvoir pour obtenir tout ce qu’elle veut. Au moment où Kasia doit faire un choix entre donner sa vie à Dieu ou revenir à une existence séculaire, Kris ne recule devant rien pour obtenir un juteux contrat.

Malgré sa présence dans de nombreux festivals, Corps étranger est un film décevant. Les personnages manquent de psychologie et d’épaisseur, ce qui rend leurs décisions inconsistantes. Mais le véritable talon d’Achille du film est son scénario qui donne cours à une histoire très manichéenne. D’un côté le bien, représenté par le choix de prononcer ses vœux et de se consacrer à Dieu, de l’autre, le mal, dans le monde sans pitié des grandes corporations sans états d’âme, où seul le profit et la luxure sont maitres. Au milieu de ces deux mondes se trouve Angelo, une sorte de charnière glissée entre ces deux antipodes.

Il aurait été intéressant de rencontrer le Krzysztof Zanussi de l’époque de Camouflage (1977), de Illumination (1973), le Zanussi anticonformiste des années socialistes, le Zanussi subtilement contestataire et métaphysique de cette époque. Il est parfois difficiles de suivre ses idées sur la noblesse polonaise « démocratique » de l’ancien régime, de partager sa vision manichéenne du bien et du mal, de la religion rédemptrice et son coté nationaliste. Zanussi est un monument du cinéma polonais, certains de ses films sont des chefs-d’oeuvres, mais Corps étranger est loin de compter parmi ses meilleures réalisations.

Ce constat est d’autant plus décevant que Zanussi avait là de la matière pour réaliser un bon film. Défaut de voir ce dernier, il sera toujours possible de se concentrer sur les questions métaphysiques et morales qu’aime poser la réalisateur ; l’homme est libre de choisir, « mais la liberté absolue, que vais-je en faire ? ». À méditer jusqu’à son prochain.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.