Comment dire/où se mettre à la Balsamine

Conception, mise en scène et scénographie de Léa Drouet, d’après le texte de Danielle Collobert, avec Céline Beigbeder, Heidi Brouzeng, Nicolas Patouraux, Rachel Sassi

Du 24 février au 4 mars 2015 à 20h30 au Théâtre la Balsamine

Rédigé dans les années septante, le poème en prose Comment dire / où se mettre de l’auteure Danielle Collobert interroge sur la manière d’être au monde. Comme cet homme apeuré qui tente de se frayer un chemin parmi les autres et déambule, seul, sur une place vide. Autour de lui, des éléments oniriques qui l’accompagnent ou le désarçonnent et ces autres âmes déambulatoires que le mouvement chronique détermine. Quatre comédiens « bougeant » suivent des trajectoires que le son accompagne, comme un ballet de corps en boucle qui vont et viennent, poussant l’œil à les suivre du regard tandis que l’oreille est happée par des sons diffusés de toutes parts, sur le  plateau. Comment dire / où se mettre est une expérience sur les perceptions, un laboratoire sensoriel, un cadavre exquis d’histoires vécues par les corps eux-mêmes.

Ce qui marque le plus dans cette création de Léa Drouet est la qualité de recherche mise en place afin de créer d’autres champs de réflexion sur le son et la lumière. On parlera particulièrement, ici, de la prouesse réalisée par l’équipe technique et notamment le travail d’improvisation de Matthieu Ferry qui nous propose une plongée dans l’univers des sens, une épopée sur fond de séquences de violoncelle enregistrées en studio. Et c’est un voyage aux frontières du réel qui s’improvise et le public lui-même devient un élément à part entière. Comment dire / où se mettre ose la prise de risque, notamment lorsque les comédiens vous invitent, les uns après les autres à voir les choses sous un autre angle.

Ce spectacle est une réflexion de qualité mais il y a, dans la démarche et le résultat, une indéniable coloration élitiste. Le langage employé s’adresse à un public averti mais questionne toutefois un ensemble, principalement grâce à ce rapport universel au soi et à ce qu’il ressent.

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