Cochons d’Inde au Théâtre Le Public

De Sébastien Thiery, mise en scène d’Anthony Mettler, avec Christian Gregori, Fabienne Guelpa, Kathia Marquis, Antony Mettler, André-Pierre Rego.

Du 6 novembre au 13 décembre à 20h30 au Théâtre Le Public

Quoi de mieux pour évoquer les travers de la globalisation que le ton absurde du schéma kafkaïen. Dans la création théâtrale Cochons d’Inde, il est question d’une banque française rachetée par un grand groupe indien et de toutes les transformations de fond qui se répercutent dans une réalité ubuesque. Alors qu’il se présente au guichet, Alain, un marchand de biens immobiliers fortuné, se retrouve enfermé. Ce que la directrice de l’agence bancaire lui reproche : d’avoir eu l’affront de changer de caste. Au départ de cette situation, une réflexion fantasque sur le piège d’une économie qui engage de placer l’humain au second plan. Au-delà de cela, c’est aussi la personnalité de l’homme enclavé dans une condition sociale qui est déclinée dans une série de personnages hauts en couleur.

L’auteur de la pièce, Sébastien Thiery, développe dans Cochons d’Inde un texte entre humour et ironie et c’est dans une ambiance de huis clos, en vingt-quatre heures, que l’histoire s’écrit. Même si l’approche de base reprend l’idée de dénonciation d’un système financier intransigeant – Sébastien Thiery a été initialement inspiré par le rachat de la société d’acier française Arcelor par le monstre indien, Mittal -, le ton n’est pas à la leçon de morale mais davantage enclin à faire rire l’audience. On ne s’ennuie pas en assistant à la pièce et les apparitions des comédiens sont pimentée de zestes de folie ; juste ce qu’il faut. Les dialogues sont pertinents et marrants et, même si Cochons d’Inde ne mène pas à l’hystérie, la dynamique du théâtre de boulevard qui appartient au texte est bien exploitée. Récompensée par le Molière de la meilleure pièce comique en 2008, cette création est couronnée de succès et la salle est pleine lorsque la lumière s’allume sur le plateau. La pièce Cochons d’Inde, c’est un peu comme tenter de mettre de l’absurde là où il se nourrit par essence. Un défi relevé, ici, avec talent et subtilité.

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