C’est loin l’Eldorado ? Non, c’est au Magic Land Théâtre jusqu’au 2 avril

(Critique écrite le 29 octobre 2011)

Mis en scène par Patrick Chaboud
Avec Daniel Cap, Christelle Delbrouck, Sophie D’Hondt, Philippe Drecq, Thomas Linckx, Juan Marquez Garcia, David Notebaert et Xavier Doyen

Je n’étais personnellement pas préparé à ce qui allait m’arriver hier soir au Magic Land Theatre. Avant cette soirée, je ne connaissais que leur théâtre de rue et je n’avais vu, rue Hoogvorst, qu’un concert, pourtant très sympathique, mais qui ne reflétait en rien les idées déjantées de l’établissement.

Quelles étaient les infos que j’avais sur la représentation avant ce jeudi soir ? C’est un western, c’est la compagnie du Magic Land Theatre, une photo (voir ci-dessous) et un résumé énigmatique :

Ils auraient pu être 12 comme les salopards ou 3 comme les mousquetaires, mais ils sont 7 comme les mercenaires. Ils ont trouvé refuge dans une ancienne cité minière, à 2 pas d’un ancien cimetière indien, après l’attaque de leur diligence par de mystérieux desperados. Ils rêvaient de l’ouest mais leur voyage va tourner au cauchemar. Et si ceux qui ont construit les États-Unis n’étaient pas forcément comme on nous l’a toujours raconté dans les « Westerns » ? Une chose est sûre : quand le Magic Land dévoile les mystères de l’ouest, on peut s’attendre à tout ! La preuve : en les recomptant ils sont 8, unis comme les 5 doigts de la main.

Mais qu’est-ce qui peut bien enflammer un critique qui voit plusieurs pièces par mois ? Qu’est-ce qui fait la force du Magic Land Theatre pour ceux qui ne connaissent pas leur travail ?

Une introduction originale où le public arrivant petit groupe par petit groupe est immergé dans une ambiance communiste où l’on passera de l’est à l’ouest. Le chemin glauque des souterrains russes ne fera qu’encore plus apprécier l’arrivée dans la salle. Car là, la surprise est de taille ! Le décor est totalement dingue : un hôtel, un saloon, des montagnes, une rue totalement ensablée, … La salle est totalement chamboulée, l’investissement pour la fabrication des décors est impressionnant. Les costumes et accessoires sont terriblement efficaces et, jouissance primaire du mâle, les flingues tirent !

Après ce moment d’émerveillement, une peur me tenaille : est-ce que le spectacle sera à la hauteur des décors, accessoires et costumes ?

Après cette introduction originale, nous sommes baignés dans le noir et la pièce commence de manière hyper-énergique. Les acteurs sont géniaux, le texte bourré d’humour, la mise en scène impeccable. L’intrigue intéressante et prenante fait passer le temps très vite, trop vite. On pourra peut-être regretter quelques jeux de mots parfois trop faciles, mais l’ambiance et l’histoire sont tellement intéressantes que les quelques rires gras ne gâcheront pas la soirée. Soulignons aussi la grande réussite des numéros musicaux, les mélodies rythmées et à propos et les paroles qui résonneront encore dans ma tête le lendemain !

Pour conclure en beauté, je dirais que cette pièce fut une belle découverte personnelle ! Pendant la représentation de « C’est loin l’Eldorado ? », je me sentais comme un privilégié, assistant à quelque chose d’unique.

Nous attendons dès lors avec impatience les prochains spectacles qui risquent d’encore nous étonner avec un détour par le Moyen-Orient des mille et une nuits  et la Rome antique du péplum  ! C’est donc sûr que je reviendrai avec plaisir au Magic Land Theatre voir la folie qui l’anime.

Kalin, Paskalin, Paskalin elle est Kalin …

http://www.magicland-theatre.com/wordpress/cest-loin-leldorado/

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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