Ma Ma, célébrer la vie à travers la maladie et la mort

ma ma poster

Ma Ma

de Julio Medem

Drame

Avec Penélope Cruz, Luis Tosar, Alex Brendemühl

Sorti le 10 août 2016

Magda est institutrice et mère d’un petit garçon de 10 ans. Elle a du mal à faire face à la perte de son emploi et le départ de son mari. Mais lorsqu’on lui diagnostique un cancer du sein, plutôt que de se laisser abattre, elle décide de vivre pleinement chaque instant. Elle profite de son fils, de son médecin bienveillant et d’un homme qu’elle vient à peine de rencontrer. De son combat contre la maladie va naître une grande histoire d’amour entre tous ces personnages.

Si la double syllabe Ma Ma évoque d’abord la maman,  « Ma Ma » désigne aussi le cancer du sein en espagnol : le titre du film repose donc sur une dualité sémantique.

Julio Medem, le réalisateur, est considéré comme un autre grand du cinéma ibérique juste derrière Almodovar. Ce huitième film contient une fois encore quelques-unes des constantes de son cinéma à savoir le mysticisme, la permanence des hasards et des coïncidences ainsi que la bienveillance envers ses personnages.

Le déroulement de l’histoire conduit vers des incohérences narratives : le scénario, plus complexe qu’il n’y paraît au début, devient peu crédible dans la deuxième partie de film. Par ailleurs, le réalisateur investit d’autres sujets, entre autres celui de l’homosexualité.

Ce long métrage marque le grand retour de Penélope Cruz dans son pays natal ; on peut dire sans se tromper qu’elle y preste une magnifique interprétation, elle est illumine son personnage de part la sincérité de son jeu et son engagement en tant que femme. A la fois productrice et actrice, elle incarne le personnage de Magda, une mère courage luttant contre le cancer et qui porte la vie pour repousser la mort, avec dignité. Elle devient par la même occasion un porte-parole de toutes les femmes à qui ce film est d’ailleurs dédié.

Parfois porteur de passages surréalistes et symboliques, le film esquisse aussi le concept qu’il existerait une énergie mystérieuse nous rattachant à la vie. Malheureusement, le film s’appuie un peu trop sur le pathos. En outre, la fin du récit réserve au spectateur un éclatement du thème principal au profit d’un autre…

Le sujet reste dur malgré tout et est à voir de préférence avec un bon moral : il n’y a vraiment pas de quoi se distraire et badiner durant la projection. La justesse de certains passages touchera sans aucun doute les personnes concernées par ce fléau malgré quelques longueurs.

Un peu trop mélo, le personnage de Magda ne suffit pas malheureusement pas à élever le film dans un registre autre que celui du simple drame et l’on sort du film l’œil sec.

A propos Inès Bourgeois 37 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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