Ça : qui a peur du grand méchant clown ?

Ça

de Andrés Muschietti

Horreur

Avec Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard

Sorti le 6 septembre 2017

1988, à Derry, petite ville du Maine. Bill Denbrough « le bègue » se remet péniblement de la mort de son petit frère, assassiné dans des conditions mystérieuses. Comme ses amis du « club des ratés », il est victime d’évènements traumatisants causés par une créature sans nom et métamorphe « ÇA ». « Ça », aime prendre la forme d’un clown pour attirer dans ses filets les pauvres enfants dont il se nourrit. Pour faire cesser ce cauchemar, les 7 amis décident d’intervenir…

On se souvient tous du traumatisme causé par le téléfilm Il est revenu au début des années 90. Mais malgré la performance de Tim Curry en Pennywise, le film commençait à sérieusement dater. A l’heure des remakes, une réadaptation du classique de Stephen King, maître incontesté de l’horreur, semblait indispensable. Mais, qui serait à la hauteur pour transposer à l’écran ce roman fleuve si complexe ? C’est Andres Muschietti, remarqué avec Mama en 2013, qui s’est attelé à cette lourde tâche. Le résultat est incroyable.

Loin des effrois préfabriqués, proposés par le genre depuis quelques années, Mushietti nous montre que la peur est ailleurs, là où personne ne la voit. En jouant sur nos terreurs primales, celles du gosse enfoui en nous, il présente un film effrayant, de ceux qui nous marquent longtemps après la fin de la séance.

Mais surtout, dans les moments de répit, loin de l’horreur clownesque, on retrouve King le tendre, l’humain. Celui de La ligne verte ou de Stand by me. Avec ces personnages attachants, ces angoisses d’adolescents et son village perdu au fin fond du Maine, Muschietti retranscrit avec brio les thèmes récurrents du maître de la littérature. Non sans prendre quelques libertés avec l’original et s’éloignant du « soudain-devenu-kitsch » film de Lee Wallace, il parvient à nous offrir une belle parabole sur le passage de l’enfance à celui du monde des adultes. On rit, on pleure en suivant avec beaucoup d’entrain un casting en or (le club des loosers est la vieille bande de potes qu’on rêve tous d’avoir).

La plus grande liberté du réalisateur est sans doute la transposition du classique de Stephen King aux années 80. A l’instar de Stranger things, on se délecte des nombreux hommages aux Eighties. D’entrée, on se replonge avec nostalgie dans cette enfance que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Que l’on soit fan de King ou non, que l’on savoure ou que l’on haïsse les remakes , il faut aller voir Ça. Tout simplement l’un des films d’horreur les plus enthousiasmant de l’année et l’une des plus belles adaptations récente de King. Un futur hit au box-office !

A propos Elise Voillot 51 Articles
Journaliste du Suricate Magazine