BSF 2018 – Jour 1 : Soviet Suprem a ouvert les hostilités

C’était hier, sur le coup de 18h, le BSF ouvrait ses portes au public pour cinq jours de concerts et de folie. Un format certes raccourci, mais un programme toujours aussi dense et éclectique. De quoi ravir les Bruxellois avides de découvertes musicales.

Une thérapie peu efficace

Après avoir provoqué un raz-de-marée humain au Welcome Spring Festival à Louvain-La-Neuve entraînant l’annulation du concert, on attendait beaucoup du retour de Therapie Taxi en Belgique et leurs chansons truculentes, comme leur premier single et succès : Salop(e). Si le chanteur, maillot de foot belge sur le dos, et la chanteuse se sont démenés pour intégrer le public à leur univers, en leur proposant à boire, en déclenchant une tournée de bisous ou en faisant monter des gens sur la scène, il faut avouer qu’ils n’ont pas réellement réussi à faire bouger le Mont des Arts. Est-ce le manque de compréhension des paroles, l’horaire de programmation, le public un peu mou ou simplement un manque de connivence avec le public ? Au final, c’était sympathique mais il faudra attendre le concert suivant et les délires communistes de Soviet Suprem pour commencer à profiter totalement de la soirée.

Soviet Suprem, une bonne poutine au pays de la frite !

Niveau ambiance, il aura fallu attendre le concert de Soviet Suprem pour pouvoir se déhancher. De fait, si Thérapie Taxi a clairement eu du mal à emmener le public dans son univers (voir ci-dessus), ce ne fut pas le cas pour le duo farfelu constitué de John Lénine, lauréat de la célèbre Faucille d’or au Festival de Pyongyang, et Sylvester Staline, agent du KGB infiltré en France afin de détourner le folklore français vers les bas fonds libertaires. Jouant constamment la comédie pour accentuer la farce, les deux camarades ont clairement gagné des points hier soir au Mont des Arts.

Avec l’aide de mots-clés comme Poutine ou Goulag, Soviet Suprem a fait sautiller et hurler l’assistance qui, pour la plupart, ne connaissait aucune parole voire aucun morceau de la setlist. Qu’à cela ne tienne, la sauce a pris grâce à l’ambiance décalée et délurée entretenue par Tom Feterman (La Caravane Passe) et R.wan (Java). Un coup de coeur !

Loïc Smars et Matthieu Matthys

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.