BSF 2016 : Des applaudissements en masse pour Bears of Legend

Dimanche était un peu le day-off des festivaliers du Brussels Summer Festival 2016. Après un vendredi dense et un samedi bien fourni, les amateurs de musique avaient troqué leur pass 10 jours (tous vendus) pour un bon thé au miel chez tante Germaine. Mais une (grosse) poignée d’irréductibles – préférant probablement le sirop d’érable – se sont donnés rendez-vous au concert de Bears of Legend, un groupe de jeunes québecois originaires de Shawinigan. Bien leur en a pris, puisque le concert fût une véritable réussite de style, de voyage et de communion.

Sous l’impulsion du chanteur David Lavergne, le septuor emmène le public à travers les plaines interminables de Mauricie, laissant la part belle à l’imagination fertile de l’assistance. Difficile toutefois de placer le groupe sur l’échiquier des genres. Tantôt rock, tantôt classique ou encore country, les influences musicales de ces musiciens hors pair sont aussi riches que multiples. À l’instar des contes et légendes qui ont fait du Canada une terre de rêve et d’histoire, les chansons du groupe s’appuient avant tout sur le mysticisme qui entoure leurs terres d’origine, donnant à leurs textes une aura fantaisiste et poétique. Seules quelques créations, peut-être un peu trop monastiques, ont moins plu. Mais quoi qu’il en soit, l’ensemble reste cohérent et très agréable à écouter.

Devant une salle de La Madeleine pleine à craquer à l’heure d’entamer la dernière chanson, Bears of Legend a traversé les genres, les époques et aujourd’hui… l’océan.

Selim, musicien avant tout

Succédant à Bears of Legend dans l’antre de la Rue Duquesnoy, Selim, alias Joseph Chedid, a prouvé toutes ses qualités de musicien et de compositeur. Alternant les styles et les sonorités sans jamais faillir, l’homme constitue à lui seul une richesse de la musique. Comme son père et son frère avant lui, Selim possède une culture musicale hors norme qui lui permet de travailler un genre en se l’appropriant. Cela donne à entendre des morceaux très matures et diablement bien travaillés.

Cependant, l’artiste dévoile également une faculté plus contestable sur scène : le chant. De fait, si les textes ne sont pas à critiquer en eux-mêmes, leur interprétation invite le spectateur à s’interroger sur son utilité. Et pour cause, l’inconstante justesse de son chant, couplée à sa voix lancinante, déprécie quelque peu les prouesses techniques de l’intéressé. Dommage, car on en espérait mieux.

Crédit photo © ERIC DANHIER

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.