Bouboule de Bruno Deville

bouboule affiche

Bouboule

de Bruno Deville

Comédie dramatique

Avec David Thielemans, Julie Ferrier, Swann Arlaud, François Hadji-Lazaro, Lisa Harder

Sorti le 14 janvier 2015

Bouboule est l’histoire de Kevin, un enfant de 12 ans qui pèse 100 kilos. Sa vie est rythmée par les cours d’aquagym qu’il partage avec son amie suicidaire Alice, et passe le reste du temps sur un terrain vague avec Moukoumbi à discuter des filles. Sa mère aimerait que Kevin maigrisse car ses kilos en trop le menacent d’une crise cardiaque. Pourtant, rien ne semble le motiver à changer ce quotidien. Jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre d’un jeune homme peu commode et de son chien féroce que Kevin prendra en admiration.

Influencé par l’enfance du réalisateur Bruno Deville, Bouboule interroge la vie intérieure de Kevin, comme l’un des enfants pouvant être en surpoids, déclamé en danger par la société et les médias. Le film évoque cette blessure intérieure d’être soi-même et pourtant marqué extérieurement par le regard accusateur des autres et même, si pas surtout, au sein de sa propre famille.

Mais au-delà de ce contexte qui nous permet d’ancrer un personnage dans un quotidien bien à lui, Bouboule traite d’une drôle de rencontre entre Kevin et Patrick, un vigile qui se fait passer pour un para-commando afin de ne pas perdre l’admiration qu’il reçoit de l’enfant. Pourtant, il est étrange de constater que l’intrigue du film semble avoir été oubliée. Car maigrir ne semble pas vraiment être au centre des préoccupations de Kevin. Il ne parait pas réaliser la nécessité qu’il a de perdre du poids. Et donc, seule la rencontre avec Patrick vient donner corps à l’histoire. Kevin voudra tout faire pour ressembler à son mentor. Or, celui-ci n’est pas très sain, et amène Kevin à prendre confiance en lui et en sa virilité par certaines méthodes que sa mère et son entourage désapprouveront grandement.

Le changement d’attitude de Kevin, qui se fait influencer négativement, est le seul élément qui nous permet de nous raccrocher à l’histoire et de la faire évoluer. Or, au moment même où la situation commence à se corser et que l’on se rend compte que la seule façon pour Kevin de s’en sortir serait de couper les ponts avec son nouvel ami, comme par magie, Patrick disparaît aussi vite qu’il est apparu.

Malgré cela, le film se déroule de manière assez agréable car Bruno Deville accompagné de son chef opérateur Jean-François Hensgens nous offrent un film répondant à une esthétique travaillée. De plus, la bande son est très belle, avec la participation de Matthieu Chedid.

A propos Aurore Wouters 15 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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