Blended de Frank Coraci

blended affiche

Blended

de Frank Coraci

Comédie

Avec Adam Sandler, Drew Barrymore, Bella Thorne, Terry Crews, Wendi McLendon-Covey

Sorti le 11 juin 2014

Critique :

Lauren et Jim sont deux bêtes blessées de l’amour. La première tente de vivre sa vie sans son ex-mari et le second se remet douloureusement de la mort de sa femme. Une seule chose les unit, l’éducation de leurs enfants respectifs.

Lors d’un blind dating dans un Hooters (restaurant aux serveuses à la plastique généreuse), le courant ne passe pas vraiment et le rendez-vous galant tourne court. Plus tard, par un concours de circonstances, les deux ennemis se retrouvent en vacances en Afrique du Sud, obligés de cohabiter dans un club pour familles recomposées.

Blended est le nouveau film de Frank Coraci. L’homme est loin d’être un néophyte puisqu’il a déjà tourné de nombreux films mettant en scène Adam Sandler. Cependant, si la plupart ont été des succès populaires (Zookeeper, Click, The Waterboy, The Wedding Singer), on ne peut pas dire qu’ils aient marqué l’histoire du cinéma.

Néanmoins, avant la vision de cette nouvelle production, c’est l’optimisme qui était de mise puisque la bande annonce annonçait une foule de scènes désopilantes et décomplexées. Bien mal nous en a pris puisque nous avons assisté à un long métrage où l’originalité et la drôlerie étaient aux abonnés absents. Une torture scénaristique entièrement imputable à Frank Coraci, passé à côté de son sujet.

Les défauts se succèdent dans Blended. Une comédie romantique mièvre et peu inspirée mal assise entre le burlesque et la romance pure, celle-ci ne semblant pas avoir assumé son côté absurde et évitant de faire dévier le récit vers une romance plus tragique. De plus, les quolibets parsemés ici et là dans les dialogues résonnent de manière pathétique tant ils sont poussifs.

Mais ce n’est pas tout. Car là où Frank Coraci a enterré son film, c’est avant tout dans la manière de le présenter au public. Et pour cause, le cinéaste enchaine une série de sketches très théâtralisés (musique quasi absente ou hors contexte, dialogues interminables filmés constamment en plan américain, décors en carton-pâte, figurants perdus dans un flou artistique) et a oublié d’y insérer une intrigue indispensable à tout film ayant un minimum d’ambition. Tout y est cousu de fil blanc au grand dam du spectateur.

Enfin, Frank Coraci a laissé ses acteurs évoluer en roue libre et le résultat n’est pas satisfaisant. Si Adam Sandler et Drew Barrymore semblent sortir leur épingle du jeu grâce à leur expérience, les personnages qui gravitent autour d’eux surjouent à chaque instant. Ce manque de direction donne un duo en décalage total par rapport à son environnement.

En résumé, Blended nous proposait au départ un duo d’acteurs confirmés et une histoire pouvant offrir de belles cocasseries. À l’arrivée, le mélange fût indigeste et difficile à ingérer.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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