Bis de Dominique Farrugia

bis affiche

Bis

de Dominique Farrugia

Comédie

Avec Franck Dubosc, Kad Merad, Alexandra Lamy, Gérard Darmon, Julien Boisselier

Sorti le 18 février 2015

La crise de la cinquantaine est un moment particulier dans la vie d’un homme. C’est le moment de tirer les premiers bilans. Le moment pour Eric (Franck Dubosc) et Patrice (Kad Merad), amis depuis le lycée, de faire le point sur ce qu’ils sont devenus. Résultat ? Tout les oppose. Eric est un coureur de jupons sans attache qui vit au jour le jour et croule sous les dettes alors que Patrice est un médecin reconnu qui mène une vie de famille bien rangée. Mais si leurs vies ont pris des chemins totalement opposés, les deux potes se rejoignent sur un point : ils s’ennuient. Tout bascule lorsqu’un matin, après une soirée bien arrosée, ils se retrouvent propulsés près de trente ans en arrière, en 1986. Devant le miroir, il n’est alors plus question de barbe grisonnante ou de calvitie mais de visage imberbe et de tignasse décoiffée. Les deux garçons ont à nouveau dix-sept ans. L’occasion rêvée pour eux de changer leurs vies…

Vous l’aurez compris, il s’agit ici d’un énième film qui a pour thème le retour dans le passé. Plus qu’un thème, c’est presque devenu un genre à part entière. On se souvient notamment du récent Camille Redouble, qui avait fait grand bruit lors de la cérémonie des Césars 2013 pour avoir été nominé à treize reprises et n’avoir remporté aucun trophée (ce qui est un record !), et du très touchant Quartier Lointain, pour ne citer que des films français. Un genre prisé par bon nombre de scénaristes et de réalisateurs, donc. Mais à quel prix ? En effet, lorsqu’une thématique est souvent abordée, il devient très difficile d’aborder le sujet de façon originale. Un risque auquel Dominique Farrugia a voulu se frotter avec Bis.

Et c’est un succès en demi-teinte pour l’ancien Nul. Si le film ne révolutionne absolument pas le genre, le plaisir de voir le duo d’acteurs Dubosc-Merad réunis à l’écran dans un style résolument 80’s ne se boude pas. Avec eux, on (re)découvre une époque qui nous paraît loin, très loin… Une époque où les téléphones étaient fixes. Une époque où la musique s’écoutait sur cassettes avec un walkman. Une époque où l’on emballait sur des slows… Aux côtés de ce duo inédit et savoureux, par contre, très peu brillent. Seul Gérard Darmon parvient à tirer son épingle du jeu, lui qui interprète à merveille le père d’Eric, un restaurateur bougon et attachant à qui Franck Dubosc aura une seconde chance de dire au revoir avant qu’il ne soit trop tard.

Côté décors et costumes, le Paris des années ’80 et les looks choisis semblent quelque peu américanisés. Dominique Farrugia ne cache d’ailleurs pas ses références : les films de John Hughes. Ce manque de fidélité n’est cependant pas à réellement prendre en défaut car le côté ringard n’en est que plus marqué et rend le film d’autant plus amusant.

Au final, on a affaire à un « feel good movie » sans prétention, drôle et touchant par moments. Un film sensiblement différent des précédents pour le réalisateur qui le qualifie de plus personnel et émouvant, loin des comédies 100% potaches auxquelles il nous avait habitués.

A propos Florian Donnet 22 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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