[BIFFF 2018 : Jour 3] Norbert a un date, Norbert a un virus, Norbert survit à l’Apocalypse, etc

Rencard plutôt réussi entre comédie et horreur

Jim et Alex pensent avoir la chance de leurs vies quand deux sœurs acceptent de passer la soirée avec eux. Le seul problème, c’est qu’elles ont plus ou moins prévu de les tuer… En mixant teen movie, techniques de drague qui rappelleront d’heureux souvenirs aux fans de l’autre carrière de Bill Cosby, et possible magie noire, Double date entend bien investir le genre de la comédie horrifique. Le début du film, avec ses nombreuses vannes au timing millimétré (mention spéciale à Michael Socha qui incarne Alex avec une belle énergie), laisse espérer un long-métrage mené tambour battant. Le rythme finit cependant par ralentir et accuse notamment une baisse de régime en milieu de parcours. Si l’on peut également reprocher une trop grande timidité à verser dans le gore, le film n’en reste pas moins sympathique grâce à son humour décalé qui fait souvent mouche. Certains spectateurs n’ayant pas hésité à prendre des notes, si jamais quelqu’un essaye de vous approcher dans les jours qui suivent en écrasant un glaçon pour « briser la glace entre vous », vous saurez dorénavant d’où ça vient. Et vous lui devrez le respect éternel (parce qu’il y a une chance sur deux que ce soit moi). G.L.

Flashburn : la boucle de l’ennui

Parce qu’il en faut bien un chaque année au BIFFF, voici le film en mode «  boucle infinie » de l’année ! Derrière son nom de boisson énergisante bon marché, son héros complètement plat (et ferme ta chemise merde !) et son synopsis à la Mémoire dans la Peau, ce Flashburn ne répond clairement pas aux attentes.
Parce qu’il en faut bien un chaque année au BIFFF, voici le film en mode «  boucle infinie » de l’année ! Derrière son nom de boisson énergisante bon marché, son héros complètement plat (et ferme ta chemise merde !) et son synopsis à la Mémoire dans la Peau, ce Flashburn ne répond clairement pas aux attentes.
Parce qu’il en faut bien un chaque année au BIFFF, voici le film en mode «  boucle infinie » de l’année ! Derrière son nom de boisson énergisante bon marché, son héros complètement plat (et ferme ta chemise merde !) et son synopsis à la Mémoire dans la Peau, ce Flashburn ne répond clairement pas aux attentes.
Parce qu’il en faut bien un chaque année au BIFFF, voici le film en mode «  boucle infinie » de l’année ! Derrière son nom de boisson énergisante bon marché, son héros complètement plat (et ferme ta chemise merde !) et son synopsis à la Mémoire dans la Peau, ce Flashburn ne répond clairement pas aux attentes. O.D.

Survival Family : dans la famille Andouille, je demande le père !

Décidemment, les premières bouteilles de cette cuvée 2018 du BIFFF sont goûtues. Après avoir rigolé et sali nos culottes tout au long de la deuxième journée, nous nous rendions ce jeudi en salle Ciné 1 pour admirer le survival drolatique japonais Survival Family. Et, à défaut d’avoir vu un film irréprochable, nous avons fait face à un road movie hilarant.

L’histoire commence dans la banlieue de Tokyo où une panne électrique généralisée provoque la panique des habitants, d’autant que ceux-ci sont ultra-dépendants des nouvelles technologies. Plus de voiture, plus de portable et plus de téléphone… Cela a de quoi faire paniquer nos joyeux Nippons, ceux-ci nous offrant alors des scènes surréalistes pour nous Européens : des mecs brisent les vitres d’une porte automatique coulissante pour pouvoir accéder à leurs bureaux de travail ; personne (ou presque) ne pille ou vole ; et pire, aucune personne pour dire que c’est de la faute des Russes ! Vous l’aurez compris, Survival Family lorgne plus vers la filmographie de Robert Lamoureux que de celle de Michael Bay.

Nous suivons alors la famille Suzuki sur les routes de l’exil à la recherche d’une terre épargnée par le blackout. Comme dans la Septième Compagnie ou Les Vacances de Mr Bean, la quête sera surtout l’occasion de mettre nos MacGyver du dimanche en situations cocasses, quitte à ridiculiser les citadins au profit des campagnards. C’est bien connu, José Bové dominera le monde !

Bref, ce film nous a réconcilié quelque peu avec le cinéma japonais et le surjeu de ses acteurs. Sur ce, je vous laisse, je vais ouvrir une école de théâtre à Osaka ! M.M.

Norbert achète des DVDs

The Nightmare commence de la meilleure des façons possible : un homme prend une jeune enfant en photo. Plus tard, cette dernière lui demande de l’emmener dans un hôtel. Malheureusement, ledit hôtel se trouve être construit en Lego et l’homme en question n’est autre que le père de la fillette (sur ces lignes, le déjà mémorable Norbert annule sa précommande de 100 exemplaires du DVD du film). Conscient de nous avoir déçu, le long-métrage décide de se racheter, et de fort belle façon, en embrayant brutalement sur l’incinération de la jeune fille (Norbert repasse sa commande). Des ruptures de ton aussi abruptes, il y en aura d’autres, et c’est peu dire.

Commençant comme un drame sur le deuil, The Nightmare ne tarde pas à jouer avec la perte de repères du spectateur, en imbriquant plusieurs réalités possiblement alternatives. Tous les éléments, jusqu’aux plus petits détails, s’emmêlent alors et permettent à Jay Song, réalisateur du film, de dresser quelques variations sur le thème de l’amour perverti par l’obsession, jusqu’au basculement probable dans la folie (Norbert ne sait plus quoi faire).

En rendant indissociables réalité et fantasme, le long-métrage peut pousser les spectateurs au décrochage. Rien de bien grave cependant pour ceux qui sauront se prendre au jeu, tant l’ambiance et l’aspect ludique du projet permettent de s’y replonger avec plaisir, et ce malgré quelques longueurs.

Se gardant bien d’apporter toutes les réponses aux questions que son film soulève, Jay Song en a toutefois livré une clé inattendue lors du Q&A post-séance. La perte de l’enfant peut ainsi être perçue comme une métaphore de l’état actuel du cinéma, avec le numérique (symbolisé dans le long-métrage par un succube à l’aspect séducteur) qui prend le pas sur la pellicule et les difficultés qui y sont inhérentes. Or, selon le metteur en scène, « faire un film devrait être dur ».  Ce n’est bien entendu qu’un des niveaux de lecture de The Nightmare, qui sous des atours quelque peu exigeants n’en demeure pas moins plus accessible que prévu, mais se révèle surtout être une expérience vivifiante au sein de laquelle se téléscopent trahison, possession, femmes ailées et baleines volantes (Norbert se prend une grande frite et un coca). G.L.

I Kill Giants : Barbara à l’attaque des burgers !

Barbara a tout pour être malheureuse : elle est intelligente, asociale, ses frères ne jouent qu’aux jeux vidéos alors qu’elle préfère Donjons et Dragons, mais surtout, elle est en mission spéciale permanente. Elle doit détruire tous les hamburgers du Quick. Evidemment, personne ne croit que les Giants sont dangereux pour la petite ville côtière, surtout qu’il n’y a pas de Quick aux USA ! Mais une nouvelle arrivante, anglaise, va devenir sa pote, car elle sait que sur le continent, les Quick existent et que les effets spéciaux du film sont belges et nous, on sait bien que les Giants et Quick sont belges ! Et en bonus de la Magic Box, il y a quoi ? Plein de chouettes surprises : Zoe Saldana, Chris Columbus à la production, une actrice principale géniale et, même si l’intrigue de ce thriller psychologique à émotions est convenue, au final, un film plus que regardable, si pas même intéressant. Il risque de revenir sur le devant du comptoir dans tous les meilleurs fast food de la région. L.S.

La critique du film qu’on a pas vu

White Chamber, sur le papier, ressemble a une sorte de Cube du pauvre. Démarrant sur un paysage d’un château anglais, avec la musique, le drapeau et tout le tintouin, une gonzesse lance les dés du destin et se retrouve bloquée dans une chambre carrée blanche. Il y a aussi un homme taillé en parallépipède rectangle dans la même situation. Histoire d’éviter le sexisme : y a pas de raison que ce soit toujours les bonnasses qui morflent. Bon, le majordome de l’hôtel au losange retourné est bien sûr pas très sympa, au menu de la conciergerie de 5m³ ? Tortures en tout genre, produits chimiques, peaux qui crâment, des sous-vêtements verts immondes, du vomi et une escouade de quatre flics qui investissent les bureaux. Un film qui sent bon le sadisme, tel un apéricube au saumon au milieu de tous les autres. ♫  Un p’tit cube, deux p’tits cubes, c’est l’heure de la torture ! ♫ (on remercie la bande annonce pour l’élaboration de cette critique ma foi, fort pertinente, telle la dernière vidéo du copain Norbert) L.S.

Terrified : vous reprendrez bien un peu de jumpscare ?

Les fans de film d’horreur se divisent en deux catégories. Ceux qui adorent les « jumpscare » (ndlr : pour les novices, c’est quand le monstre apparaît derrière le héros avec un grand boum, juste pour vous faire crier comme des puceaux) et ceux qui trouvent que c’est une technique fainéante pour faire peur au public et que cela sert surtout à masquer les problèmes de scénario et d’ambiance d’un film. Heureusement, si ce Terrified use un peu trop de cette technique, l’ambiance du film n’est pas mauvaise pour autant. Le scénario nous fait penser à un fils illégitime entre L’exorciste et Interstellar, mais ne manque pas d’idées intéressantes. Comme quoi, les Argentins n’ont pas que Lionel Messi pour les faire sursauter, ils ont aussi Demian Rugna. Bref, encore quelques films pour parfaire tout ça et dans quelques années, le réalisateur pourra certainement nous sortir une petite pépite qui nous fera frissonner du début à la fin. En tout cas, on en redemande. O.E.

 

Ruin Me : je slashe, tu slashes, il slashe,…

Un bidon de maitrank. Un film de 00h30 au Ciné 2 avec un titre de film pornographique. Que demande le peuple ? Allo, David Fincher ? Comment ça vous demandez qu’on vous rende le scénario de The Game ? Vous l’avez compris, ce Ruin Me part dans la direction « slasher où on ne sait pas si on est dans le jeu ou dans la réalité ». Cette fois, c’est via un escape room grandeur nature sur le thème du film d’horreur que le jeu prend place. Et même si le pitch de base manque un peu d’originalité et rend le film un peu trop prévisible, le film de Preston Defrancis a le mérite de ne pas se casser la gueule et de bien appliquer les codes du genre. Au final, Ruin Me ne nous a pas surpris mais nous aura fait passer un bon moment, malgré ses quelques faiblesses. Aussi prévisible et sympathique qu’un coup dans un.e ex. O.D.

Et aujourd’hui y a quoi ?

Dès 14h, en Ciné 2, Trench 11 nous emmènera au cœur de la Première Guerre mondiale, dans une tranchée abandonnée par les Allemands où règne une odeur bizarre de choucroute au gaz moutarde. Ensuite, The Year of The Plague nous proposera une solution au financement des pensions en poussant les viocs au suicide. Un hymne à la joie qui laissera la place au film espagnol Dhogs, sorte de pot-pourri de tout ce que compte la Galice de scélérats et autres vermines. En soirée, Rendel nous offrira le premier super-héros finlandais dont le costume SM devrait en faire rougir plus d’un(e). Pour terminer, à 00h30, un film de pété comme on en fait encore trop : Dead Ant.

En Ciné 1, alias la salle des gens sérieux, le spectacle punk de How to Talk to Girls at Parties commencera à 18h30 avec de la bière froide et de la chaude pisse en backstage. À 20h30, les réalisateurs de REC reviendront avec Muse, une co-production belge adaptée du roman La Dame N°13. Enfin, à 22h30, Mon Mon Mon Monsters nous narrera toute la perversité d’un groupe de teenagers taïwanais torturant une goule.

Pas de doute, la journée va une nouvelle fois être chargée. Nous, on en a déjà les guiboles qui flageolent.

Et vendredi, c’est hara-kiri !

 

Olivier Eggermont, Guillaume Limatola, Matthieu Matthys, Loïc Smars

A propos Olivier Eggermont 117 Articles
Journaliste du Suricate Magazine