BIFFF 2017 : les virées brésiliennes d’Harry Potter pour combattre la corruption politique et le sang des règles

Holy Biker : Sons on nanar shit

Ah le Brésil. Ses plages de Copacabana, sa jungle exotique, son humiliation face à l’Allemagne à la Coupe du Monde 2014. Je n’ai rien oublié ? Ah si, peut-être aussi ses bikers chrétiens qui tentent de subtiliser une statue sacrée afin de faire tomber la pluie. Oui oui, vous avez bien lu. Pendant près d’1h30, Jésus et ses potos vont donc aller prêcher la bonne parole sur leur bécane à coup de fusil à pompe et de sulfateuse. Road movie aux accents revendiqués de Mad Max, ce Holy Biker est loin de posséder la qualité de son inspiration. Le film enchaîne moments d’action et passages pseudo-mystiques pour tenter de se donner de la texture sans jamais vraiment y arriver. Pour finir, comme les mèches de Marco dans Dikkenek, c’est raté !


Smoke and Mirrors : comment dit-on Publifin en espagnol ?

Un homme politique voit un énorme scandale d’argent entacher sa réputation et décide d’avoir recours à un ancien agent secret pour se cacher à l’étranger. Et si possible aussi lui sauver les 1,5 milliards qu’il a volés à son gouvernement. Non non, ce n’est pas le plan de François Fillon quand il perdra l’élection française mais le scénario de ce Smoke and Mirrors réalisé par Alberto Rodriguez. Après  l’excellent La Isla Minima qu’il avait présenté en 2015 au BIFFF (prix du meilleur thriller), le réalisateur nous revient avec un autre thriller politique. Cette fois, pas question d’action et de baston mais plutôt d’une plongée dans les abysses d’un pays sclérosé par la corruption. Rodriguez arrive, d’une bien belle manière, à rendre cette histoire intéressante et à nous garder en haleine. Empruntant allègrement au style d’un certain Scorsese, le réalisateur espagnol réussit son pari et nous livre deux heures de suspense et d’intrigues. À coup sûr, un film à garder à l’œil pour la remise des prix.


Swiss Army Man : Harry Potter et les pets magiques

Si l’un d’entre nous avait trouvé un cadavre sur une plage au moment de notre suicide, nous aurions à coup sûr tenté de l’enterrer ou bien nous aurions appelé la police. Mais pas Hank. Hank, lui, il décide de le chevaucher et se servir de ses pets pour faire une ballade en zodiac, de boire son vomi, de s’en servir comme catapulte ou encore comme briquet. Rien que ça. Et quand cet homme multifonction est incarné par Daniel Radcliffe, on se dit finalement que le film a été écrit pour le BIFFF !

Véritable ovni cinématographique, Swiss Army Man arrive très vite à nous emmener dans les raisonnements loufoques de son scénario. Un voyage sublimé par le jeu parfait des deux acteurs. Et finalement, Dan Kwan et Daniel Scheinert nous proposent une réalisation splendide, un véritable voyage existentiel teinté d’absurde. Swiss Army Man réussit donc son pari ambitieux, ce qui n’était pas forcément gagné vu son pitch. Et puis bon, ça parle de pets alors pourquoi ça ne nous aurait pas plu ?


Tonight She Comes : en sang, en sang, même si on est différent !

Une bande de jeunes alcoolisés qui s’arrête au bord d’un lac, leur meilleure amie qui a disparu et s’est incarnée en une sorte de Carrie qui a décidé de continuer son œuvre après le bal. Ce Tonight She Comes fleurait bon le slasher old school. Avec du sang, des éviscérations, du sang et … du sang. Et de ce côté-là, on n’a pas été déçu, c’est sûr ! Gore à souhait, cette réalisation de Matt Stuertz a ravi les fans du genre. Et malgré quelques absences dans le film, il arrive à tenir la route même s’il ne nous propose rien de bien nouveau. Big up quand même à cette scène qui nous montre à nous, membres de la gente masculine, à quel point nous sommes chanceux de ne pas avoir de sang qui sort de nos orifices une fois par mois. Et pour le reste ? Eh bien on vous conseille d’aller voir Tonight She Comes vous-mêmes pour bien comprendre.

A propos Olivier Eggermont 117 Articles
Journaliste du Suricate Magazine