BIFFF 2017 : une journée en Ciné 2, un condensé de ce qu’est un BIFFF

Call of Heroes : le Western chinois

Chaque année, je dois me taper des films asiatiques alors que je déteste ça. Et pourtant, au BIFFF, il arrive que je sois étonnamment surpris du résultat et que je finisse par passer un bon moment. Call of Heroes fait partie de ces rares moments. Dans ce western reprenant la figure du héros solitaire et des méchants qui veulent faire leur loi, le point fort reste les scènes d’action toujours chorégraphiées au millimètre près dans ce type de productions. Au milieu de film too much, on sera même surpris de la noirceur de plusieurs situations (comme le meurtre froid d’un enfant). On regrettera juste les effets spéciaux finaux peu digne d’une réalisation de notre époque et la difficulté personnelle que j’ai en regardant un film asiatique : est-ce volontairement caricatural ?


Big Everything : le grand tout raté

Alerte au nanar ! Alerte au nanar ! Ce voyage spatial à la française est un échec retentissant. Rien ne fonctionne jamais : les acteurs sont caricaturaux, les décors sont digne d’une sitcom AB3 (cela fait depuis les années 60 qu’on avait pas vu un vaisseau aussi ridicule), les plans de l’univers sont épuisants, les effets spéciaux sont ridicules (mention spéciale à la planète qui change de la terre grâce à filtre mauve sur la végétation) et le summum du nanar est atteint par le traitement très premier degré de l’histoire (pseudo philosophico-religio-scientifique. Il ne reste à sauve que la plastique des deux actrices dans une scène inutile de bronzage. Ha oui ! C’est aussi très long.


Mon ange : bleuette belge trognon

C’est du belge et c’est du bon ! Produit par Jaco Van Dormael, écrit par Thomas Gunzig et réalisé par Harry Claven, Mon Ange s’annonçait comme la pépite en marge du festival. Tout d’abord son joli concept : une garçon invisible tombe amoureux d’une jeune fille aveugle. Mais en grandissant, Madeleine va retrouver la vue, comment leur relation pourra-t-elle évolué ? Même si le film dénote par rapport au reste de la programmation, c’est un bol d’air frais au milieu des tueries. L’histoire est sublime, Fleur Geffrier est magnifique, les effets spéciaux sont une réussite et la photographie est sublime. Une seule chose : est-ce que l’histoire n’aurait pas été plus percutante en court ou moyen métrage ? Même si la visibilité aurait été moins grande.


Robin : un thriller sans suspense

Le film noir danois n’évolue pas et s’enferme peut-être dans sa propre caricature. Car dans Robin (une femme est retrouvé nue à l’orée des bois et prétend qu’elle a tué son agresseur. Mais gros hic, aucun corps n’est retrouvé), il n’a pas grand chose de mémorable. En plus d’explorer un thème ultra-exploité (la fragilité psychologique et le travestissement de la réalité), le réalisateur ne tente même pas de renouveler le genre et ne surprend jamais, les twists tombant à l’eau et la fin est devinable dès le début. Au final, on ne retient que deux choses de ce film : c’est long, il ne se passe rien et la plastique de l’actrice nue pendant plus de la moitié du film.


Meatball Machine Kodoku : kalin, kakalin, kakala !

Meatball Machine Kodoku est typiquement la séance de 00h30 qu’on attend impatiemment ! Celle où le public sera déchaîné, où l’invité est survolté et où les scènes sont jouissivement nulles. Ce film est un gros What the fuck où le sang jaillit par hectolitres, où les tripes giclent dans tous les sens (oui on s’en cale du pitch). Il n’en faut pas plus pour déchainer une foule de BIFFFeurs à moitié saoul. Il faut dire qu’il avait été chauffé par le réalisateur entonnant au milieu du public l’hymne du film, le Kalinka russe. Les spectateurs applaudiront justement le film en entonnant à tout berzingue ce score, faisant revenir le réalisateur survolté. Un film et une ambiance digne des plus grands moments du BIFFF.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine