Belles de nuit : passer de l’autre côté de la vitrine pour une soirée touchante et émouvante.

Comment gérer sa vie lorsque votre corps ne fait qu’un avec votre travail ? Comment construire une intimité lorsque celle-ci est inlassablement affectée par l’intrusion de vos clients ? Belles de nuit vous raconte l’histoire touchante et profondément humaine de quatre personnages en quête de liberté, qui un jour ont tous poussé la porte de Rose, cette Belle de nuit au grand cœur.

Ils et elles sont environ 20.000 en Belgique à, volontairement ou involontairement, vendre leurs services. La prostitution est un monde que la plupart d’entre nous ne connaissent pas et s’imaginent au travers de clichés. Du proxénète violent à la call girl glamourisée.

Qui sont ces belles de nuit ? Pourquoi ? Comment ? sont les questions que nous nous posons tous et qui l’exaspèrent, elle. Elle, c’est Rose, la protagoniste de cette pièce hors-norme, qui nous transporte « sans chichis » dans son quotidien de capotes, boulot, dodo. La nature humaine, elle en connait tous les dessous. Héroïne sociale, des hommes elle en a écoutés, conseillés, consolés, faits jouir des milliers. Malgré les anecdotes qu’elle couche dans son carnet, les hommes de sa vie se confondent tous derrière une seule identité, celle du client. Aujourd’hui, elle rêve d’une vie libre, d’une intimité sans partage et pourquoi pas un jour concevoir une famille.

Rose, la Belle de nuit en quête de liberté, Nacho, le clandestin argentin en quête de papiers, Tony le « propriétaire » et Murielle, la femme de ménage en mal d’amour, nous livrent un peu de leur histoire dans cette pièce subtile. Pedro Romero nous fait passer de l’autre côté de la vitrine par une écriture emprunte de réalisme social, qui sait se montrer direct sans écraser l’émotion. Le décor, la mise en scène audacieuse, le jeu tout simplement parfait de Stéphanie Van Vyve et Pedro Romero lui-même nous transportent des clichés au réel avec juste ce qui faut de rouge au lèvre et de phare. A voir absolument ce vendredi 29 ou ce samedi 30 septembre au Théâtre des Riches-Claires qui nous offre un début de saison tout en beauté !

A propos Aline Godfrin 1 Article
Journaliste du Suricate Magazine