Bad Samaritan, cambrioleur contre psychopathe

Bad Samaritan

de Dean Devlin

Thriller

Avec David Tennant, Robert Sheehan, Jacqueline Byers, Lisa Brenner, Carlito Olivero

Sorti le 30 mai 2018

Factotum de Roland Emmerich depuis de nombreuses années, Dean Devlin était passé derrière la caméra ces derniers temps afin de réaliser des épisodes de séries et surtout livrer un nanar suprême : le navrant Geostorm. Le voici qui fait office de presse-bouton pour mettre en images un scénario plutôt ludique et excitant de Brandon Boyce (Un élève doué, Wicker Park), interprété avec beaucoup d’investissement par deux acteurs concernés, dont le cabotin sublime David Tennant (Broadchurch, Jessica Jones).

Lors d’une effraction dans une maison cossue, un cambrioleur tombe malgré lui sur une jeune femme bâillonnée et séquestrée. Cherchant par tous les moyens à la libérer, il se retrouve pris dans un jeu pervers du chat et de la souris, lorsque le cambriolé/séquestreur retrouve sa trace, bien décidé à lui faire payer son intrusion dans son univers cadenassé de psychopathe discret.

Ce pitch de départ, bien que plutôt attrayant, n’est pas si original que ça, tout comme ne l’est pas non plus la mise en scène de Devlin, honnête mais sans reliefs. Les gros atouts du film sont véritablement son scénario et ses acteurs. Le premier se montrant assez habile pour faire monter en puissance l’affrontement sourd qui se trame entre deux hommes qui ne font finalement que se croiser mais dont l’intrusion de l’un dans la vie de l’autre – et vice versa – va créer des étincelles. Les seconds par leur abattage admirable, rendant un film de série B, basique mais agréable, plus intéressant que la moyenne.

Dans sa composition délirante, flirtant parfois avec le grotesque maîtrisé, de vilain de dessin animé, David Tennant donne une fois de plus raison à l’adage dont on attribue souvent la paternité à Alfred Hitchcock : « plus réussi est le méchant, plus l’est le film ». Tennant étant un méchant d’exception, Bad Samaritan – sans pour autant être un film d’exception – est pour le moins réussi dans sa catégorie.