Baby Driver, la conduite maîtrisée d’Edgar Wright

Baby Driver

d’Edgar Wright

Action, Policier, Thriller

Avec Ansel Elgort, Kevin Spacey, Lily James

Sorti le 2 août 2017

Edgar Wright change de registre. Au revoir les films d’horreur ou policier bourrés d’humour ! Le réalisateur british nous plonge dans un univers criminel édulcoré avec une mise en scène précise et maîtrisée. Avec un casting au top, Edgar Wright a misé sur la qualité plutôt que sur l’esbroufe hollywoodien habituel !

Ecrit, réalisé et produit par Edgar Wright, son dernier opus relate l’histoire de Baby (Ansel Elgort – The Fault in our stars), un jeune homme aux qualités de conduite hors du commun. Coincé sous la coupe de celui que l’on appelle Doc (Kevin Spacey – Horrible bosses, House of Cards), Baby n’attend qu’une chose : sa liberté. Mais celle-ci a un prix. Tout bascule lorsqu’il rencontre Debora (Lily James – Downton Abbey, Cendrillon) : un braquage tourne mal et met en péril son histoire d’amour mais surtout, sa vie.

Les personnages aux caractères tantôt acidulés, tantôt acides, nous emmènent au cœur d’un braquage se transformant en bad trip. Les acteurs dégoulinent de précision, de professionnalisme et de subtilité. Ansel Elgort, au sex appeal détonnant, nous séduit en incarnant Baby à la perfection sans se noyer dans son rôle de jeune driver taciturne dont le regard ne s’illumine que s’il croise celui de la belle Debora. La question se pose : Baby est-il un criminel au même titre que ses compères ?

Tout est calqué sur la musique dont la place est omniprésente. A la limite de la chorégraphie, la mise en scène est pointilleuse, drôle et subtile. Même les coups de feu sont en rythme ! Rien n’est laissé au hasard. Loin de son registre habituel, Edgar Wright (à qui l’on doit Hot Fuzz ou Shaun of the Dead) pourrait trouver sa place parmi les plus grands avec ce nouveau style et cette audace saisissante. Si ce dernier film reste dans un registre américain, les touches d’humour So British qu’apporte Edgar Wright allège ce film sombre au scénario trouble et dramatique. Les plans-séquences et flashbacks sont utilisés avec parcimonie et ajoutent un effet d’authenticité au film.

Entre l’univers de Drive (de Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling sorti en 2011) et l’humour noir de Tarantino, Edgar Wright gagne au loto en se faisant une place parmi les réalisateurs les plus inspirants de cette décennie. Baby Driver ne manque pas de peps et de créativité en nous plongeant dans la criminalité où il n’existe qu'(auc)une échappatoire… à voir sans modération !

A propos Raphaëlle McAngus 49 Articles
Journaliste du Suricate Magazine