Baby Boss, Dreamworks (éternellement) à la traîne de Pixar

Baby Boss

de Tom McGrath

Animation

Avec les voix originales d’Alec Baldwin, Steve Buscemi, Jimmy Kimmel, Lisa Kudrow, Toby Maguire

Sorti le 29 mars 2017

Quand Tim, 7 ans, voit débarquer chez lui son nouveau petit frère en limousine, vêtu d’un costard-cravate et armé d’un attaché-case, il se dit que tout cela n’augure rien de bon. Ses soupçons se confirment lorsque le bambin se met à faire la loi dans la maison, accaparant toute l’attention des parents, et reléguant Tim au rang de figurant dans cette famille plus si parfaite que ça. Persuadé que le « Baby Boss » est en train de préparer un sale coup, il l’espionne jusqu’à finir par découvrir que celui-ci a été envoyé par Baby Corp, la multinationale des bébés, pour contrer le plan d’attaque d’une fabrique de chiots, bien décidée à voler aux bébés le monopole de l’attention des familles.

Certes, le point de départ de Baby Boss est alambiqué, long à se mettre en place, mais recèle tout de même une vraie originalité. L’idée de mettre en scène un concept à part entière – adapté d’un livre pour enfants de Marla Frazee – et de le faire exister dans un monde particulier, propre au film, est alléchante et fait penser dans sa démarche à celle de certaines œuvres de Pixar, Vice Versa en tête. Malheureusement, cette bonne base se prend assez vite les pieds dans le tapis du consensualisme et des bonnes valeurs familiales qui gouvernent trop de films d’animation pour enfants.

Très vite, Baby Boss se transforme en une enfilade hystérique de gags et de situations qui le font basculer du côté de l’anecdotique, dans le divertissement (très) familial et (très) gentillet. La conclusion, qui entre définitivement dans le domaine du politiquement correct et du larmoyant, finit de gommer complètement le moindre embryon de tentative de subversion, que le plus optimiste des spectateurs pouvait éventuellement espérer du « pitch » et du casting original de voix, réunissant Alec Baldwin, Steve Buscemi, Jimmy Kimmel et Lisa Kudrow. Le réalisateur de Madagascar et de Megamind ne fait que continuer sur sa lancée et sur celle de Dreamworks, faite de films prometteurs, d’apparence originale mais au résultat toujours assez décevant.