[Avignon OFF 2018] Il était une fois les langues à l’Isle 80

De et avec Robin Recours.

Robin Recours est un professeur et chercheur d’université qui s’est intéressé aux contes et aux langues. Grâce aux premiers, il souhaite convaincre les gens que les secondes ne sont pas si effrayantes. Qu’il y a une possibilité de langage universel que l’on peut trouver dans l’humour, la gestuelle, etc. et que les mythes que l’on connait sont aussi souvent universels.

Il était une fois les langues est donc un spectacle qui associent les contes, différentes langues plus ou moins proches comme l’espagnol, l’allemand, l’arabe, le chinois, etc. et la musique. Tout débute logiquement par le mythe biblique de la Tour de Babel où Dieu ne vit pas d’un bon oeil qu’une construction humaine s’approche des cieux et décida de faire en sorte que les différents ouvriers ne se comprennent plus. La construction s’arrêta et les langues apparurent.

Robin Recours jongle ensuite avec les contes que l’on connait (Le petit chaperon rouge, Les trois petits cochons, etc.) et les décline en plusieurs langues. Au moyen de mots simples, d’un accent proche du français et grâce à la répétition, la gestuelle, etc., il arrive à rendre compréhensible des langues que l’on ne pensait pas du tout connaître comme l’espagnol et l’allemand. Il montre aussi que les contes qui paraissent si indissociables de notre patrimoine, se retrouvent en fait dans plusieurs cultures avec chaque fois des différences culturelles propres au pays. Il n’hésite pas non plus à en sortir pour explorer des contes plus éloignés de notre culture en explorant des histoires venues de Chine ou du Japon. Sans oublier à chaque fois de nous apprendre deux trois petites choses sur chaque langue qu’il utilise.

Ce spectacle, trouvé par hasard au gré de nos déambulations avignonnaises est une réelle découverte. Robin Recours arrive à convaincre d’une part, son auditoire, que les langues étrangères ne sont pas si hermétiques et d’autres part, à captiver par ses talents de conteurs. On peut lui reprocher quelques longueurs dûes aux répétitions ou à l’éloignement des cultures (par exemple, le conte japonais sur les habitants d’Osaka qui pourrait se rapprocher d’un provincial se moquant d’un parisien)  mais en aucun cas, on pourra reprocher à Robin Recours de nous avoir fait passer un mauvais moment. Sinon, attention au Big Bad Wolf !

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine