Ant-Man, qui a tué Edgar Wright ?

ant man affiche

Ant-Man

de Peyton Reed

Action, Science-Fiction

Avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Corey Stoll

Sorti le 15 juillet 2015

Ils avaient raison.

Quand les studios Marvel avaient annoncés travailler sur une adaptation de Ant-Man, un comic certes drôle mais loin du blockbuster d’action traditionnel, on se demandait tous s’ils avaient perdu le nord.

Quand ils ont annoncés que le film serait réalisé par Edgar Wright (Shaun Of The Dead, Hot Fuzz, etc…) il a fallu une seconde au génie absolu de la décision pour atteindre nos cerveaux. Edgar Wright est un réalisateur-scénariste à la patte unique, au ton surréaliste et au langage visuel parfaitement adapté à un comic comme Ant-Man. Il est adulé (à raison) des fans un peu nerdouillards, et on s’attendait à la claque du siècle. Edgar, le roi des geeks, avec un gros budget ? Film culte.

Hélas, après avoir bossé sur le film pendant plusieurs années, il annonce du jour au lendemain qu’il quitte le projet, citant des “différences créatives” avec “la production”, mais qu’il leur souhaitait “du succès” pour la suite. Aïe. Ca sentait le fennec, mais on y croyait encore.

Bien entendu, les mauvaises langues déclaraient le film condamné à une fin désolante. Malheureusement, ils avaient raison.

Il y a bien une trouvaille visuelle que vous reconnaîtrez si vous connaissez l’émission Drunk History, mais sans plus. On y retrouve le style d’Edgar, mais allez savoir ce qu’il en est vraiment. Le reste est filmé de façon inintéressante quand ça marche, et fainéante le reste du temps.

On suit le personnage de Scott Lang, filou au grand cœur, tout juste sorti de prison pour le crime d’avoir volé aux riches pour donner aux pauvres. Il ne veut qu’une chose : reprendre le droit chemin et reconnecter avec sa fille, qu’il aime plus que tout.

La suite est une brochette de tous les clichés de films de cambriolage, saupoudré de tous les gags téléphonés qu’on a vu un million de fois.

C’est d’un ennui. Le méchant (Peter Russo dans House Of Cards) est mû par de vagues sentiments qu’une douzaine de sessions avec un psy auraient vite fait de résoudre. Les personnages secondaires existent pour bavarder entre deux rebondissements courus d’avance. Causer, remplir le quota ethnique et parler. Quant aux acteurs principaux, ils tentent vainement d’insuffler un semblant de charisme à des personnages sans dimension.

L’action (pour le peu qu’il y a) est rendue fade par des conversations qui expliquent tout, et les jolis effets ralentissent le rythme déjà fort mou. Le film passe tellement de temps à cocher des cases préformatées qu’il ne fait rien de nouveau, ne développe aucun charme.

Le plus dommageable, c’est que le film est taillé pour plaire aux enfants et n’a pas l’air de s’en rendre compte. Les petits vont adorer : un gentil papa qui fait des galipettes, un méchant vilain, des super pouvoirs, une histoire facile à suivre, et tout plein de gags très visuels. La bande annonce donne l’impression de chercher un public dans la veine de Gardiens de la Galaxie, et c’est bien dommage, car ce public-là sortira déçu.

Une toute grosse déception. Un film sans fard, sans feu, qui ressasse tous les clichés du genre sans en créer de nouveaux, qui bavarde sans arrêt, sans faire rire ni pleurer.

PS : N’oubliez pas d’attendre la toute fin du générique (après les “merci à Roger de la compta”) pour la scène bonus. Ce serait dommage de la rater, c’est la meilleure du film.

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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