Anima a attiré 38000 spectateurs

Dimanche 22 février, la nuit s’installe, le ciel se couvre et la pluie tombe sur Flagey. À l’intérieur, derniers moments d’effervescences avant la clôture finale d’Anima, derniers frissons avant la remise des prix, dernières séances avant l’annonce des résultats. De part et d’autre, la frénésie qui animait le festival s’estompe peu à peu; à la table des dédicaces, on commence discrètement à remballer ses crayons. Au stand de la boutique, on range petit à petit la marchandise. Au rez-de-chaussée, on éteint l’un après l’autre les appareils à crêpes dont le parfum suave avait embaumé le festival, neuf jours durant.

À 20h enfin, le studio 4 accueille son audience pour la remise des récompenses et l’annonce des films primés. À l’inverse de la Nuit Animée, la veille, qui avait fait salle comble d’un public très vivant, la cérémonie de clôture rassemble une foule plus modeste et calme, la séance étant plus solennelle et l’atmosphère plus fébrile pour les réalisateurs et réalisatrices qui se trouvent dans la salle.

Cette 34e édition était, comme nous l’a annoncé Doris Cleven, la coordinatrice d’Anima, au cours de son discours, un réel succès avec dix salles combles et 38 000 spectateurs sur la totalité du festival (Bruxelles, Liège et Namur confondus), des conférences Futuranima très fréquentées et une masterclass sold out avec Marlon Nowe. L’équipe du festival peut se targuer d’avoir accompli une fois de plus sa mission avec brio !

Au total, dix-sept prix ont été remis. Certains courts métrages ont même raflé deux prix consécutifs ! Parmi eux et sans surprise, le film aussi excellent que dérangeant Dernière Porte au Sud de Sacha Feiner, inspiré de la bande-dessinée du même nom de Philippe Foerster, a reçu le Grand Prix Anima dans la catégorie nationale ainsi que le Prix de la RTBF-La Trois. D’après les dires du réalisateur, la lecture de cette œuvre, enfant, l’avait traumatisé. Sur scène, il se dit heureux d’avoir pu partager son traumatisme avec le public. Avec un scénario marquant, une mise en scène brillante et une atmosphère digne d’un David Lynch, on ne peut que saluer la qualité de son travail.

Autres vainqueurs dans la compétition nationale : Hondenleven de Pieter Vandenabeele et Deep Space de Bruno Tondeur, ainsi que Het paradijs de Laura Vandewynckel, tous trois nous offrant, tantôt avec humour, tantôt avec délicatesse, une critique de notre monde, de notre société et de nos travers d’êtres humains.

Du côté de la compétition internationale, c’est le court métrage Simhall de Niki Lindroth von Bahr (Suède) qui reçoit le Grand Prix Anima avec son animation sobre toute en finesse, son univers singulier et son esthétisme soigné. La réalisatrice n’était pas présente mais a adressé ses remerciements via une vidéo dans laquelle elle exprimait avec émotion toute sa surprise et sa gratitude.

Quant aux longs métrages, c’est Extraordinary Tales (Raul Garcia), Opération casse-noisette (Peter Lepeniotis) et le très tendre et touchant L’île de Giovanni (Mizuho Nishikubo) qui ont été récompensés (Prix du Public Anima, Prix du Public Anima catégorie jeune public et Prix BeTV).

Avec des films vainqueurs aux tons allant du drame à l’humour décalé, aux techniques englobant aussi bien la stop motion, le papier découpé que le dessin animé, aux discours allant de la critique caustique à l’onirisme, aux univers allant du sombre au fabuleux, du glauque à la poésie, on ne peut que conclure que le monde du cinéma d’animation est un laboratoire en perpétuelle évolution où les découvertes sont multiples et l’avenir plein de brillantes promesses.

Photo d’illustration ©Simhall

A propos Aurore Wouters 15 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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