« Amy », parcours d’une enfant fragile

amy poster

Amy
d’Asif Kapadia
Documentaire
Avec Amy Winehouse, Mark Ronson, Tony Bennett
Sorti le 8 juillet 2015

Tout le monde connaît le destin tragique d’Amy Winehouse, chanteuse auteur-compositeur britannique décédée le 23 juillet 2011 dans son appartement londonien suite à un fort abus d’alcool après une période d’abstinence. Son organisme contenait 4 à 5 fois la dose maximale d’alcool et déjà affaibli par ses nombreux excès (problèmes de dépression, toxicomanie, alcoolisme). Ce que l’on sait moins, c’est la suite des évènements qui ont conduit à ce drame.

Ce biopic, conçu comme un documentaire émaillés de nombreuses images d’archives se veut impartial déroulant la vie d’Amy Winehouse de sa découverte à 14 ans en passant par l’élaboration de son premier album Frank jusqu’à sa propulsion en tête des ventes avec la sortie de son second album Back to Black qui remporte 3 des 4 prix les plus convoités des Grammy Awards : Meilleure nouvelle artiste, Album de l’année et Chanson de l’année pour Rehab. Préférant de loin se produire dans de petites salles avec un public réduit, elle se fera complètement dépasser par sa célébrité. N’arrivant pas à la gérer, elle oscillera entre les cures de désintoxications et les concerts ratés jusqu’à ce qu’elle craque sur scène lors d’un concert à Belgrade refusant de chanter.

On découvre une Amy Winehouse extrêmement sensible, une personnalité à fleur de peau malgré un caractère bien trempé et très fragile sur le plan émotionnel. On passe en revue sa relation fusionnelle, tumultueuse et malsaine avec Blake Felder-Civil qui finira en mariage raté, les pressions de la machine commerciale la poussant à faire des concerts contre son gré malgré son extrême fatigue, sa lente descente aux enfers malgré sa volonté de s’en sortir. On se rend compte que c’était surtout une jeune femme désarmée devant la vie et s’entourant malheureusement des mauvaises personnes plus attirés par l’appât du gain que par la protection de sa santé tant physique que morale.

Loin de dénoncer les coupables, ce documentaire tend à remettre les évènements dans leur contexte en étant le plus objectif possible. Une belle construction d’images avec des films personnels, des témoignages de ses amis proches, de son ex-mari, de son père, de son manager, de ses différents producteurs et bercé par les compositions et la voix si particulière d’Amy qui nous donne un document dont la véracité n’est pas à remettre en question.

Modestement appelé Amy, c’est un très bon documentaire qui nous permet de garder le souvenir de cette grande artiste qui rejoint pour l’éternité ce que l’on appelle le « Club des 27 », celui des artistes maudits au talent immense foudroyé en pleine ascension.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine