All eyez on me, ou Tupac d’après 2Pac

All eyez on me

de Benny Boom

Biopic, Drame musical

Avec Demetrius Shipp Jr., Danai Gurira, Kat Graham

Sorti le 14 juin 2017

Incarcéré, Tupac Amaru Shakur décide d’accorder une interview à un journaliste. Ce sera l’occasion de revenir sur son enfance difficile auprès de sa mère, militante auprès des Black Panthers, puis sur son ascension fulgurante dans le monde du rap.

Il est difficile de résumer un personnage aux multiples facettes comme Tupac, encore plus sur une durée réduite. On pardonnera donc au film d’avoir dû effectuer un choix en ce qui concerne les moments importants de la vie du rappeur, et de passer de l’un à l’autre de manière rapide et parfois frustrante (quid des Outlawz ?). On pourra néanmoins lui reprocher une certaine forme d’aseptisation dans le traitement de certains évènements sensibles, ou d’un positionnement quelque peu douteux (la victime de viol présumée est introduite à l’image par ses formes aguicheuses).

Ce choix se révèle cependant en adéquation avec l’envie de bâtir la quasi-entièreté du scénario autour de propos tenus par 2pac lors de différentes interviews. Il n’est alors pas anodin que le long-métrage se construise autour de l’une d’entre elles, ce qui permet de livrer une interprétation partiale de la vie de l’artiste. Un parti pris au final pas inintéressant, dans la mesure où il offre au film une vision qui lui est propre, en passant par le prisme de ce que l’artiste a choisi de laisser transparaitre de sa personne. De quoi apporter un peu plus de force aux rares aspérités qui pointent de-ci de-là, notamment au travers de certains propos du journaliste, d’autant que le principal protagoniste est rendu attachant par la performance de Demetrius Shipp Jr. Malheureusement, ce traitement marque également ses limites en ne révélant au final que peu d’éléments vraiment nouveaux pour les fans inconditionnels.

Sujet oblige, All eyez on me fait également écho au Notorious de George Tillman Jr. La filiation est assumée, et Jamal Woolard retrouve ici son rôle de Biggie Smalls. Les deux films vont même jusqu’à se compléter par moments, les évènements peu développés dans l’un l’étant dans l’autre, et inversement. La redite est également évitée, en différenciant les points de vue adoptés, et ce même si la mise en scène de Benny Boom, qui a notamment réalisé plusieurs clips de rap, ne convainc pas toujours, en particulier lors des scènes à caractère musical.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste