Ali 74 le combat du siècle au Théâtre 140

Récit et voix de Nicolas Bonneau, musique et voix de Mikael Plunian et Fannytastic, regard extérieur de Anne Marcel

Du 4 au 6 mars 2015 à 20h30 au Théâtre 140

Nicolas Bonneau est un habitué du conte moderne. Dans son précédent spectacle Sortie d’usine, il explorait déjà le monde, sur le terrain, en narrant la réalité des ouvriers dont il est lui-même issu. Pour Ali 74 Le combat d’un siècle, Nicolas Bonneau a aussi fait le déplacement. Il s’est rendu en observateur à Kinshasa, sur les terres du Zaïre de Mobutu Sese Seko, sur les traces d’un événement majeur de l’année 1974 : la rencontre au sommet de deux monstres de la boxe. D’un côté, Mohamed Ali, le champion, le titan, le poète et, de l’autre, George Foreman, le challenger. La confrontation de deux personnalités mythiques du sport que, sur le papier et pour l’époque, tout oppose : Ali le rebelle, le black muslim aux côtés de Malcolm X, celui qui résiste et Foreman qui se plie plus facilement au jeu de la ségrégation. Le face à face de deux noirs dans un monde majoritairement fait de blanc.

Accompagné sur scène de deux musiciens/techniciens sonores, Nicolas Bonneau nous fait revivre l’épisode de ce 30 octobre 1974. Round par round, il raconte l’ambiance dans le stade surchauffé par les quatre-vingts mille spectateurs en liesse, la tension entre les coups, les mouvements vibratoires et les échos organiques du ballet des corps sur le ring. Et, au rythme de sa voix qui se cale sur les sons électroniques, il met en images et en lumière la poésie de l’échange entre les deux maîtres de la discipline. C’est une montée en puissance extrêmement bien ficelée que nous proposent ici les trois artistes, une réussite totale sur le plan de la mise en scène. La projection de vidéos d’archives et d’images récoltées à Kinshasa mêlées aux effets de lumière nous plonge dans une transe visuelle bouleversante. Une voix qui nous invite à voir ce qu’il y a derrière, ce que l’on peut y lire entre les lignes, en disant : « Regardez-le. Regardez-le combattre sur les ruines encore tièdes d’un vingtième siècle parti en fumée ».

Un spectacle à ne surtout pas manquer.

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