Aldo Bakker : rétrospective au Grand Hornu (CID)

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Installé au cœur de la Province de Hainaut, le Grand-Hornu compte parmi les plus beaux lieux de la Révolution industrielle. Ancien complexe minier érigé entre 1810 et 1830, cet exemple unique d’urbanisme fonctionnel a été construit dans le goût néoclassique. Il comprend les ateliers et les bureaux du charbonnage, la cité ouvrière de quelques 450 maisons dotées chacune d’un jardin privatif, et la résidence des administrateurs. La cité ouvrière est également dotée d’une école, d’un hôpital, de places publiques, d’une bibliothèque, d’une salle de danse, etc.

Le Grand-Hornu reste en activité jusqu’en 1954. L’exploitation industrielle s’arrête et le site est alors abandonné. Vandalisé, promis à la démolition, il est sauvé en 1971 par la mobilisation d’une poignée de passionnés. Dès 1984, l’ASBL provinciale Grand-Hornu Images y installe ses bureaux. Les expositions présentées par l’association explorent le champ des relations entre l’art et l’industrie. Depuis 2012, le site est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité l’UNESCO avec les sites de Bois-du-Luc, le Bois du Cazier et Blegny-Mine. Le 1er décembre 2014, Grand-Hornu Images devient le CID, Centre d’Innovation et de Design au Grand-Hornu, dont l’un des buts est de promouvoir le design contemporain à travers une programmation d’expositions.

C’est ainsi que se tient actuellement l’exposition Aldo Bakker. PAUSE qui présente pour la première fois une rétrospective d’Aldo Bakker (Pays-Bas, 1971) qui depuis la fin des années 1980 a développé un impressionnant ensemble d’œuvres. Montée par Aldo Bakker lui-même, l’exposition permet au public de découvrir le résultat surprenant d’un processus de travail laborieux et unique en son genre.

Les idées d’Aldo proviennent de son moi intérieur, il ne s’agit pas de commandes spécifiques pour tel ou tel objet. Une forme apparait dans son esprit et l’obsède jusqu’au moment où elle s’incarne. Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec des artisans tels que des menuisiers, des orfèvres ou encore des maîtres laqueurs comme Urushi. L’objet naît d’abord, sa fonction est déterminée en suite. Le processus est lent, mais chaque objet fini a une âme. Il n’y a pas de précipitation, pas de nervosité dans ce processus de création. L’hésitation, voire l’arrêt, fait partie intégrante de la réflexion de l’artiste, car cela lui permet de mieux comprendre.

La conception de l’exposition procède de la même hésitation : des réflexions intenses ont précédées la scénographie. Aucun objet n’est privilégié et la recherche de la symbiose entre tous est permanente. Le résultat est magnifique.

Seul un dépliant donne des informations techniques, notamment sur les matières utilisées, tandis qu’un catalogue richement illustré complète le tout.

Jusqu’au 14 août 2016.Tous les renseignements sur le site :
http://www.cid-grand-hornu.be/fr/expositions/Aldo_Bakker__Pause/127/

L’occasion de visiter à la fois un site exceptionnel et une superbe exposition !

A propos Philippe Chapelle 26 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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