Five Finger Death Punch : Got Your Six

Les cinq enragés de Five Finger Death Punch sont de retour avec Got Your Six, leur sixième album studio.
Originaire de Las Vegas, le groupe s’est rapidement fait un nom dans sa terre patrie (le patriotisme étant l’un des thèmes récurrents de leurs chansons et le style musical très familier renforcèrent ce succès aux USA).
Chez nous, il faut avouer que leur succès est plus récent et s’est surtout marqué ces deux dernières années avec la sortie d’un très bon double album qui permirent au public européen de mieux connaître cette formation au style immédiatement reconnaissable.
Avec Got Your Six, on peut dire que le groupe n’a pas pris de risques et est totalement en terrain connu.

C’est d’ailleurs ce que beaucoup reprochent au groupe, cette façon de toujours ressortir une formule qui marche sans chercher à se renouveler. Alors, il y a du pour et du contre dans cette remarque. En effet, 5FDP est un groupe qui sonne de façon assez identique à chaque album.

Mais, si vous regardez la majorité des groupes qui ont perdurés comme AC/DC, Iron Maiden, Motorhead et bien d’autres, que pouvez-vous constater ? Exactement la même chose ! Qu’aurait-on dit du dernier AC/DC s’il sonnait comme du Heavy Metal hurlant et une double pédale omniprésente ? Peu de fans auraient apprécié.

Il faut parfois accepter qu’un groupe qui a un style propre, une identité et un son particulier reste dans son domaine et emmerde le peuple. Alors voilà, on ne va pas faire comme toute la presse et dire du mal de ce disque en rappelant un certain manque d’originalité.

Si vous avez apprécié les albums précédents, il est impossible que vous détestiez celui-ci. Par contre, si vous n’aimez pas 5FDP habituellement, faites-vous une raison, vous n’aimerez jamais ce groupe. Il y a bien assez (même trop) de productions aujourd’hui pour satisfaire tout un chacun, donc, passez votre chemin.

 

gotyour

Alors, trêve de bavardages, passons au contenu. Tout d’abord, le titre « Got Your Six » a une signification particulière.

Chris Kael, le bassiste du groupe en parlait récemment dans une interview :

« C’est un terme militaire qui signifie « avoir quelqu’un dans le dos ». Cette personne se trouve à six heure et nous couvre en cas de besoin. On voulait délivrer ce message aux fans qui nous ont suivi. Leur dire qu’on était toujours avec eux et qu’on les soutenait dans leurs difficultés quotidienne au travers de notre musique. De plus, c’est un titre qui fonctionne bien puisque c’est aussi notre sixième album »

Le patriotisme est donc toujours le moteur de 5FDP. Le groupe ne compte rien changer et il le prouve dans ce disque. On retrouve ici un concentré de ce qui nous avait déjà plu sur les deux autres disques :

Un groove métal omniprésent, des mélodies efficaces accompagnées de refrains faciles à retenir et qui font un tabac en live et des thèmes lyriques qui nous parlent de fraternité, de patriotisme mais également de nous-même, de notre rage, nos moments de doutes, nos joie et nos peine. On a beau être de l’autre côté de l’Atlantique, 5FDP est un groupe qui sait toucher le plus grand nombre. Certes, son style est sans doute plus FM que beaucoup d’autres groupes. Mais ils sont restés intègres et productifs.

Côté production, on retrouve l’éternel Kevin Churko (Ozzy Osbourne, Disturbed, Hellyeah, Slash, Rob Zombie) qui avait déjà travaillé sur les deux albums précédents. Le résultat est certainement dû également à cette collaboration sur le long terme qui semble bien fonctionner.

On en prend pour son grade dès le début avec le titre éponyme de l’album. On sait de suite que l’on va passer un bon moment et on enchaîne avec le single Jekyll And Hyde, un titre qui parle du dédoublement de personnalité et qui marque de suite de par cette dynamique menée par le chanteur Ivan Moody.

Parmi les titres qui ravagent tout, on notera Ain’t My Last Dance. Le groupe y est brutal à souhait et le solo de Jason Hook est splendide. Meet My Maker est aussi un redoutable morceau avec un riff d’intro qui prend aux tripes. Boots and Blood est vraiment rythmé à la manière d’une marche militaire et fera tremble certainement le sol des salles de concerts en live. Jeremy Spencer agit toujours comme un marteau-piqueur tout au long de l’album avec une rythmique soutenue.

Côté changements, il y en a tout de même comme No Sudden Movement avec son tempo infernal et ces riffs toujours plus prenants. On retrouve aussi un superbe passage à la guitare acoustique dans un style flamenco que Hook nous sert avec délicatesse dans Question Everything.

Bref, ce disque est vraiment un excellent moyen de découvrir ou d’apprécier davantage ce qu’est Five Finger Death Punch.

Got Your Six est sans nul doute l’une des meilleures sorties metal de cette fin d’année.

 

 

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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