1000 milliards de mouches peuvent toutes se tromper d’Eric Gonzalez

Comme chaque matin, Eliot Nyce se rend au PTWC (Pacific Tsunami Warning Center) pour garder un œil sur les océans. Alors que cette journée s’annonce aussi planquée que les précédentes, il constate que les points amphidromiques ont disparus. Débute alors une réaction en chaîne du GSFC (Goddard Space Flight Center), le plus grand centre de recherche spatiale des États-Unis, à la Maison Blanche pour comprendre pourquoi et comment les océans se vident. Les experts découvrent rapidement que toute l’eau est aspirée par un siphon situé dans la fosse de Matapan, en Méditerranée, près de la Grèce. Pour les autorités américaines, c’est le branle-bas de combat. Comment empêcher la crise ? Quelles seront les conséquences ? Les répercussions se font déjà sentir aux quatre coins du globe, de Hawaï en Australie en passant par la Thaïlande et le Brésil où se préparent les J.O. de 2016. De plans d’attaque en plans de sauvetage, des dernières théories scientifiques à l’ancienne mythologie grecque, tous les moyens sont bons pour endiguer ce qui s’annonce comme la fin de l’humanité.

Alors que l’on ne compte plus les fois où la terre a manqué de se faire détruire par un astéroïde, pulvériser par des phénomènes cosmiques, dévaster par des éruptions volcaniques ou envahir par des extraterrestres, « 1000 milliards de mouches peuvent toutes se tromper » a le mérite d’être un roman d’anticipation original où la menace vient de ce que nous connaissons si peu : notre planète, et surtout, nos océans.

Pourtant, cet énorme bric-à-brac de savoir agglomérés en un récit pèche par des défauts majeurs. Malgré une intrigue sans aucun doute bien documentée, le livre semble avoir été écrit à l’emporte-pièce avec notamment quelques problèmes de concordance des temps et de suivi des renvois. Ensuite, l’abondance de jeux de mots faciles, exagérés ou trop longuement filés s’avèrent parfois indigeste. Enfin, pour la psychologie des personnages principaux (uniquement masculins !), on repassera. On regrettera également un jargon militaire inutilement vulgaire et sexiste qui n’apporte pas grande chose au texte.

Il n’empêche que la qualité du pitch de départ et l’aspect fourbis officient comme qualités rédemptrices. Le lecteur cherche avec plaisir et curiosité à anticiper ce qu’il adviendra de sa planète sans 70% de sa surface. Surtout, il apprend à chaque page des choses plus hétéroclites les unes que les autres, dans un grand tourbillon de références culturelles, d’anecdotes, de faits historiques, de fun facts, de données géographiques et de faits divers. Au travers de cette débauche d’explications et de données, l’auteur nous livre une réflexion exaltée sur le peu de respect que nous manifestons à notre planète et son écosystème cosmique, puisque nous avons même commencé à polluer l’espace.

« 1000 milliards de mouches peuvent toutes se tromper » est un roman délirant et original dont la portée didactique justifie à elle seule la lecture. D’ailleurs, si vous aussi vous avez toujours cru que l’emblème des Etats-Unis était un rapace, alors n’hésitez plus, vous apprendrez des choses.

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